C’est le titre du livre écrit par Pascal Denault, pasteur de l’Eglise Evangélique de Saint-Jérôme, paru aux Editions Cruciforme en 2018. Dans ce livre, l’auteur aborde 3 sujets épineux de la vie chrétienne : les doutes de la foi, la dépression de l’âme et le manque de croissance spirituelle. C’est sur le second sujet que porte la recension que je vais faire ici de ce livre que je conseille à chacune et chacun de se procurer.

Pascal Denault aborde le sujet de la dépression de l’âme en 5 chapitres :

• La Bible et la dépression de l’âme
• Les conséquences psychologiques du péché
• Les souffrances d’une âme traumatisée
• L’épuisement et le stress
• Posologie d’une vie heureuse

Je vais présenter succinctement le contenu de chacun d’entre aux !

La Bible et la dépression de l’âme

Tous les chrétiens, à des degrés différents, dit l’auteur, passent par la dépression de l’âme. La dépression est un trouble ayant différents stades de gravité. Parfois, les symptômes sont incommodants ; parfois, ils peuvent être très débilitants. Certains états dépressifs ne sont pas des maladies, mais des états normaux de l’existence qui ne nécessitent pas de thérapie particulière.

La Bible parle abondamment de la dépression de l’âme (surtout dans le livre des psaumes). Selon l’Ecriture :

• La dépression de l’âme est une profonde tristesse. Elle s’exprime par un cri de détresse et un désir de quitter le royaume terrestre pour entrer dans le royaume céleste.
• La dépression de l’âme est complexe. La dépression de l’âme laisse perplexe celui qui en est atteint et qui ne comprend pas ce qui lui arrive. Extérieurement tout semble aller bien et il n’y a aucune raison pour être triste. Personne ne comprend pleinement comment son âme fonctionne.
• La dépression de l’âme n’est pas un péché. De grands hommes de Dieu dans l’histoire de la Bible et de l’Eglise passèrent par des mélancolies très intenses : Job, David, Jérémie, Paul, Luther, Spurgeon… Nous ne voyons pas ces hommes se repentir et demander pardon pour leur état d’âme.
• La dépression de l’âme nécessite le secours de Dieu qu’il faut implorer sans relâche. Il faut aussi cesser de s’écouter et se parler au moyen de la Parole de Dieu. En se prêchant à soi-même la Parole de Dieu, nous nous rappelons les vérités objectives de notre salut et cessons d’écouter nos dispositions subjectives.

Les conséquences psychologiques du péché

Si, dans le chapitre précédent, l’auteur dit que la dépression n’est pas un péché, il ne nie pas la relation entre le péché et les détresses psychologiques. Toutes les dépressions de l’âme viennent de la condition de déchéance humaine. La chute de l’homme est à l’origine de tout ce qui est déréglé dans la pensée et dans l’état de notre âme. Bien que le mauvais état de notre âme ou de notre corps vienne du péché, il ne procède pas nécessairement d’un péché que nous avons commis nous-mêmes. Dieu seul peut mesurer le degré de responsabilité de chaque homme dans les actes qu’il commet et l’état dans lequel il se trouve.

Dieu sait également que la négation de la responsabilité de l’homme est très néfaste, car elle éloigne l’homme du salut en lui disant qu’il est malade et a besoin d’une thérapie alors qu’il est pécheur et a besoin d’un Sauveur. Tout n’est pas faux dans l’aide qu’apporte la psychothérapie, mais elle ignore un fait fondamental : le péché. Le renouvellement de l’intelligence par le Saint-Esprit est l’élément le plus significatif de notre santé mentale.

Le chapitre se termine par une analyse de la dépression qui frappa Caïn après qu’il ait tué son frère Abel.

Les souffrances d’une âme traumatisée

L’âme forme un tout et il est impossible que les grandes souffrances de l’âme n’affectent qu’un aspect de notre vie. Beaucoup de dépressions résultent de souffrances vécues dans des relations dès la petite enfance.

L’auteur analyse ensuite la dépression par laquelle passe Jérémie, le prophète qui pleure. Il exprime sa souffrance en Lamentations, chapitre 3, versets 1 à 20. Tout n’est pas sombre dans ce chapitre : v 21 à 26. Jérémie trouve sa consolation dans la certitude de la persistance de la grâce de Dieu pour lui.

La guérison de la dépression est rarement instantanée. Elle est la plupart du temps progressive. Si elle résulte d’une souffrance subie, elle passe par le pardon. Pardonner, c’est oublier entièrement l’offense et rétablir la relation comme s’il n’y avait jamais eu de faute. Si l’autre partie ne se repent pas, pardonner signifie supporter. Supporter signifie que nous renonçons aux sentiments de vengeance et que nous ne reviendrons pas sans cesse sur cette affaire. Pardonner signifie enfin lâcher prise. Lâcher prise, c’est abandonner le pesant fardeau de l’offense passée et continuer à avancer. La grâce de Dieu est efficace pour guérir tout coeur aussi blesse ou méchant soit-il !

L’épuisement et le stress

Certains plaisirs peuvent devenir extrêmement désagréables lorsqu’on y est surexposé. L’épuisement est souvent la conséquence de bonnes choses dont on a abusé. Un stress auquel l’âme est constamment exposée devient insupportable et conduit à un état de dépression spirituelle.

Les symptômes d’une âme épuisée sont reconnaissables :

• l’individu se plaint et est centré sur lui-même
• il perd sa rationalité et émet des propos proches de la folie ( Moïse demande à Dieu de le tuer…)
• le corps ne tient plus. Il y a besoin de dormir parfois pendant des semaines.

Comment recharger l’âme épuisée ?

• Décharger quotidiennement notre âme sur Dieu de tous nos soucis. David Murray dit que la négligence dans la prière est aussi souvent la conséquence que la cause de la dépression de l’âme.
• S’avouer faible et demander de l’aide. Généralement, une personne découragée s’isole. S’isoler est un piège contre lequel nous devons lutter lorsque notre âme est en proie à la dépression. Le soutien des autres est un des moyens les plus importants pour encourager un coeur triste et fortifier une personne épuisée.
• Ralentir et changer notre mode de vie. Notre mode de vie est l’aspect sur lequel nous avons le plus de contrôle, mais qui est sans doute l’élément le plus difficile à changer. Il faudra beaucoup de sagesse et de discipline personnelle pour y arriver, mais surtout une étroite dépendance envers le Seigneur et le Maître de nos vies.

Posologie pour une vie heureuse

Sept préceptes à appliquer :

• Garder les commandements de Dieu
• Cesser de vivre pour soi-même
• Entretenir de bonnes relations et s’entourer de croyants
• Apprendre la maîtrise de soi
• Cultiver notre âme
• Veiller au bien-être du corps
• Etre actif et productif en accomplissant notre mission